vendredi 26 janvier 2007

Salia nï Seydou et Ars Nova, 26 janvier 2007

C'est la rencontre entre 2 mondes...
Rencontre improbable, difficile, douloureuse vu les visages souvent crispés des danseurs.
Rencontre entre des danseurs burkinabés et les musiciens de l'ensemble instrumental Ars Nova, ensemble de musique contemporaine.
Rencontre incongrue : entrée en scène de blancs et de noirs mélangés, dansant côte à côte ; mais les blancs n'ont pas le physique pour danser... Et quand les blancs se mettent à jouer, les noirs n'ont pas les gestes pour danser. Leur danse est hachée, transpire l'effort, la volonté de s'approprier cette musique qui ne vient pas naturellement à eux, en eux, qui semble forcer le passage.
Et quand elle passe ! Le duo violon-danseur : j'ai vu la musique se tortiller sur scène, onduler, ondoyer ; je l'ai vue incarnée, dans un corps noir qui plus est, plus foncé que le bois du violon. La musique faite corps, bras, jambes, muscles parfaitement dessinés, rictus de souffrance et sueur qui éclabousse la scène. La musique qui se donne à voir à moi qui ne l'avais pas entendue...

... ça m'a bouleversée.
Cette rencontre de l'autre qui ne va pas de soi.
Cette effort à comprendre, à entendre, à danser. La musique contemporaine ? Le patrimoine européen. Celui qui ne vient pas naturellement à moi, celui qui force le passage.

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